J'ai manqué de temps cette quinzaine pour répondre au joli thème proposé par Jeanne link car je suis allée en Ardèche voir mon fils, sa compagne et ma petite Nina. J'ai aussi passé du temps avec ma plus jeune fille et aujourd'hui, c'est ma fille aînée, son mari et mes deux petits-fils qui étaient là.
C'est tout de même formidable de passer du temps avec ceux que l'on aime ! Je suis parfois, comme ce soir, submergée par l'émotion que soulève toute cette tendresse. Je me dis que j'ai beaucoup de chance...
Toutefois, malgré mon retard, j'ai envie de partager avec les Croqueurs les poèmes suivants :
Le ballon
La nuit tombe.
De doux lampions s'allument.
La plage est lisse comme un oeuf.
L'enfant étrenne un ballon neuf
Et le fait monter vers la lune.
La lune tombe
Et le ballon s'allume.
C’est toujours extraordinaire
Que le spectacle d'un enfant
A ras de digue, à la lisière
D'un monde où s'engloutit le temps,
En train de jouer comme si
C'était une affaire d'État,
Tenant la lune entre ses doigts
Comme une médaille, un grigri,
Comme s'il était innocent
Ou plus royal que l'Océan!
Catherine Paysan
Les jeux de la poupée
Dans l’armoire aux enfants,
il y a des lumières enchantées,
un pistolet chargé qui inspire la terreur,
une fontaine transparente,
un bassin de pierre dont le trop-plein s’épand sur un lit d’opales,
un chasseur sans souliers,
une fille sans cheveux,
un bateau sur la mer et le marinier chante,
un cheval damassé,
un théâtre ambulant,
un grillon,
des plumes blanches tombées du nid des tourterelles,
de petits paniers creusés en cœur et pleins de crème rose,
une guitare qui fait des étincelles
et une robe qui restera toujours neuve.
Paul Eluard