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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 08:00

brauquier b  Puisque Jill link   ne nous impose rien, j'ai envie, pour ce jeudi poésie, de partager avec vous cette découverte faite il y a quelques années en lisant un roman de Jean-Claude Izzo.

Son personnage principal connait par coeur des vers d'un poète marseillais dont moi, fille du sud, je n'avais jamais entendu parler. Il y avait dans le roman quelques citations.

Et j'ai vibré... alors, bien sûr, j'ai eu envie de mieux connaître ce poète !

Il s'agit de Louis Brauquier.

 

brauquier a

 

Tout d'abord, avant de lire ma page, je vous propose de suivre ce lien:

link

 

Louis Brauquier est né le 14 août 1900 à Marseille. Il passe son enfance à Saint-Mitre-les-Remparts et fait ses études au "Grand Lycée"(actuel Lycée Thiers) de Marseille.

Il commence à travailler en 1918 comme commis des Douanes. Il devient journaliste au Radical en 1920. Bientôt, il rencontre Gabriel Audisio, auquel il sera lié par une grande amitié toute sa vie, et il participe à la fondation de la revue La Coupo. Il rejoint ensuite Fortunio la revue de Marcel Pagnol et Jean Ballard qui deviendra entre les deux guerres Les Cahiers du Sud.

À vingt-deux ans, il est déjà le poète reconnu de Marseille et de la vie portuaire auxquels il consacre son premier recueil Et l'au-delà de Suez. Ses premiers écrits lui valent en 1923 le prix de poésie Catulle-Mendès. Parallèlement, il poursuit des études de droit. Sa licence achevée, il réussit le concours de la Marine Marchande et il entre alors aux Messageries Maritimes. Toutefois, il écrit jusqu'à la fin de sa vie.

Il voyage tout au long de sa carrière, vit successivement à Sydney, Nouméa, Alexandrie, Saïgon. En 1960, retraité, il revient s'installer à Marseille. C'est là qu'il meurt en 1976.

Louis Brauquier était poète mais également  peintre. Il a laissé une oeuvre importante.

 

Ses recueils de poèmes :

L’au-delà de Suez

Bar d’escale

Eau douce pour navires

 Le Pilote

 Liberté des mers

Feux d'Epaves

 

aube marseille

 

Marseille, sortie de la mer

 

Marseille sortie de la mer , avec ses poissons de roche , ses coquillages et l’iode ,
Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants ,
Ses tramways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine ,
Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel ,
Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore ,
Leurs verres , leurs tasses , leurs seaux à glace et leurs alcools ,
Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.
Ici le soleil pense tout haut , c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation
Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne ,
Il prend les nouveaux venus à partie , les bouscule un peu dans la rue ,
Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles .
Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin
Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.
Marseille , écoute-moi , je t’en prie , sois attentive ,
Je voudrais te prendre dans un coin , te parler avec douceur ,
Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu
O toi toujours en partance
Et qui ne peut t’en aller ,
A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.

 

Diapositive2

 

Quai  de la mairie

 

Nervis au seuil des bars tendant leurs espadrilles
Au nu soleil d'été.
Vieux accroupis qui bavent de bien-être. Filles
Aux cheveux dénoués.
L'odeur de la friture et l'odeur des futailles,
Qui coulent sur le quai.
Le douanier malveillant lève sa pipe et bâille.
Des nègres en gaieté,
L'Amphion de la compagnie Sicard de Nice,
Les beaux camionneurs,
Et sur l'eau du Vieux Port, l'épaisse, lourde et lisse
Traîne du remorqueur.
Victor Gélu montrant de tout son cœur les bouges
Autour de la Mairie,
Les pêcheurs de Saint Jean penchant leur bonnet rouge
Sur les filets brunis.
La lutte des enfants autour des balancelles,
L'appel des bateliers,
Et, malgré le soleil et la vie, l'éternelle
Tristesse des voiliers?

 

Diapositive1

 

Ma porte s'ouvre sur la nuit

 

 

Ma porte s'ouvre sur la nuit. Le ciel vacille
Dans l'ombre du Vieux-Port.
Le tremblement de l'eau fait balancer les quilles
Et les vigies. Les Forts
Se profilent sur l'horizon. La lune haute
A pris le quart.
Le circuit lumineux du phare suit la côte
D'un long regard.
Où sont mes compagnons qui remplissaient l'espace
Des appels de leurs voix ?
Le soir, trop lourd pour moi, m'écrase. Les terrasses
Africaines m'envoient
Des bouquets d'orangers. L'Arabe, sous sa tente,
M'offre son amitié.
Et Marseille, tragique, et toujours consentante,
Se découvre à moitié.
On entend dans la rue rouler une voiture
Et le bruit s'éloigner.
Un chant d'ivrogne, place de la Préfecture.
Les bâches sur le Quai,
Paquets de nuit, veillent le sommeil des madonnes ;
Un grand trois-mâts
Allume ses fanaux et part pour Barcelone.
Un douanier s'en va,
Sa lanterne allumée repousse l'ombre noire.
Le transbordeur s'éteint.
Seule, gardant la mer, la patrouille du phare
Elargit son destin.

 

Diapositive3

 

Les images proviennent du net


 

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commentaires

A
Merci de nous faire connaître Louis Brauquier, poète marseillais, juste pour Marseille sortie de la mer,le poème est de Supervielle.Merci à toi et de ton passage sur mon blog.
Répondre
L
<br /> <br /> Bonsoir Alice, erreur corrigée. Merci de ton passage sur mon blog également et de ton regard pertinent. Amicalement, Mireille<br /> <br /> <br /> <br />
L
Bonjour Mireille,<br /> <br /> Voilà un défi magistralement relevé ces poèmes sont vraiment magnifiques, un grand plaisir de lectue. Merci.<br /> Bises bien amicales.<br /> <br /> Henri.
Répondre
L
<br /> <br /> Bonsoir Henri, un plaisir pour moi que de partager ces poèmes; je les aime beaucoup. Mais j'ai écrit une bêtise, "Marseille sortie de la mer" est de Supervielle et non de Brauquier. Je suis ravie<br /> que tu aies pris du plaisir à lire cette page.<br /> <br /> <br /> Bises amicales, Mireille<br /> <br /> <br /> <br />
J
Oh la la Mireille que tu nous gâtes... je reviendrai prendre le temps de lecture comme il se doit pour savourer le tout... excellent choix dont je te remercie grandement ! Plein de bises de jill
Répondre
L
<br /> <br /> Bonsoir Jill, la mer, Marseille, les poissons, la bouillabaisse ... Bises et bonne soirée à toi ! Mireille<br /> <br /> <br /> <br />

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