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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 22:09

Tout d'abord, mille excuses ! J'ai repris aujourd'hui le travail après deux mois de congé maladie. Autant vous dire que du travail, j'en ai eu jusque là, avec tout ce qui s'était accumulé  !

Résultat, j'ai réussi à prendre du retard avec vous aussi ! Mais j'avais TRES envie de mentir un petit peu alors voici mon billet pour le défi n° 44.

 

 

 

Ivry-gitlis-copie-1.jpg

 

Un violoniste au grand coeur

 

Cette année-là, nous ne sommes pas partis en vacances, faute d'argent. Mes deux aînés sont en colonie de vacances. La plus jeune est restée à la maion. Je souhaite toutefois lui offrir des distractions dont elle se souviendra.

Chaque matin, j'épluche la presse locale en quête de sorties proches et peu onéreuses. Un samedi, je lis un entrefilet annonçant un concert dans l'église de Solliès-Pont.

Alors là, que je vous dise, Solliès-Pont, dans les années 80, c'est vraiment un petit village. Et voilà qu'il est annoncé qu'Ivry Gitlis y donnera un concert gratuit le soir même. Je décide donc d'y amener ma princesse. Nous nous faisons belles, et en route pour le concert.

Mignonnette, impressionnée par les lieux, se glisse sur une chaise. Le violoniste arrive sur scène. Applaudissements. Silence. Il entame un morceau. Ne me demandez pas lequel, je ne me souviens que de la beauté et de l'émotion. Le violon pleure, le violon gémit, le violon se plaint mais bientôt il chante, danse et rit. Et le musicien avec lui. Soudain, je sens une petite main qui se glisse dans la mienne. Je tourne la tête, ma fille ne le quitte pas des yeux. Applaudissements, le concert est fini. Déjà? Je n'ai pas vu le temps passer. Elle non plus. Elle reste immobile, regarde encore l'endroit où le musicien se tenait un instant plus tôt. Enfin, elle semble réaliser qu'il va falloir s'en aller. Elle me dit simplement: "c'est si beau!"

Une vieille dame annonce que "le maître" accepte de signer des autographes. Clémentine demande ce que c'est, j'explique, elle en veut un. Je n'ai jamais fait la queue pour avoir un autographe. Pour elle, j'accepte. Nous attendons sagement notre tour. Pas de chance! Il y a un timing à respecter et les officiels veulent sans doute se coucher tôt. On nous annonce qu'en raison du cocktail servi aux invités en présence de l'artiste, il n'a plus de temps à nous consacrer. Détresse de petite fille, je parlemente et la charmante vieille dame me dit: "Venez avec moi au cocktail, vous le ferez signer à ce moment-là." J'hésite mais qu'est-ce que je ne ferai pas pour mon bout de chou !

Que je vous plante le décor. Petite salle de cantine, jaune administration. Officiels aux petits soins s'agitant autour du violoniste. Tout ça un peu miteux. Lui, souriant, très à l'aise. Autorisation de fumer dans la salle. Pour me donner une contenance, j'allume donc une cigarette. Le regard intelligent, vif et rieur d'Ivry Gitlis se pose sur moi. Il abandonne sa cour, traverse la pièce et me demande si je peux lui en offrir une. Ce que je fais avec plaisir, vous pensez bien. Je tends mon briquet allumé. Courant d'air. Il entoure ma mains des deux siennes pour protéger la flamme, tire une goulée. On l'appelle, il lance un rapide "J'arrive", se tourne vers Clémentine, 6 ans, et lui demande: "Comment as-tu trouvé le concert?", il la fait asseoir à côté de lui et pendant un quart d'heure discute avec elle, de la musique, du violon... Je n'entends pas tout. Oubliés les officiels, oublié le protocole. Seule, existe une petite fille émerveillée à laquelle ce Monsieur donne du temps et un moment de tendresse. Il faut qu'on vienne le chercher pour qu'il accepte de retourner à ses obligations.

Sur le chemin du retour, dans la voiture, elle me dit: "Tu te rends compte, il a touché tes mains avec ses doigts magiques!"

Le lundi suivant, nous achetons un CD qu'elle écoute en boucle, le mercredi, elle est inscrite à des cours de violon.

Aujourd'hui, elle a vingt-quatre ans. La semaine dernière, elle a retrouvé le billet de concert dans sa "boîte à souvenirs".

 

 

brigitte1.jpg

Sur le port de Saint-Tropez

 

Mes années d'école maternelle, je les ai vécues à Saint-Tropez, village où ma mère avait grandi. Je vous parle des années 50. Des gens célèbres viennent y passer leurs vacances au milieu des habitants. Ils ne se cachent pas encore dans des villas bunkers, ignore ce qu'est la jet set, ils ne sont pas non plus poursuivis par les paparazzi...

Sortie d'école, une grenadine chez Sénéquier et retour à la maison dans la petite rue Saint-Pierre, pas très loin de la Ponche. Nous marchons, maman et moi, main dans la main. en papotant comme toujours. Soudain, j'aperçois Roger Vadim et du haut de mes cinq ans je lui lance:

"Oh, Roger, elle est où Brigitte?"

et lui me répond en riant:

"A Paris. Elle travaille. Elle arrive bientôt et elle t'invitera à goûter à la maison, elle m'a dit de te le dire !"

Satisfaite, je peux continuer mon chemin. La belle Bardot va arriver.

 

 

 

2015861cours-lafayette.jpg

Les marchés de provence

 

Ici, en Provence, vous pensez bien que des gens célèbres, on en voit souvent. Je suis allée au lycée à Toulon, près du port. Lorsque nous avions du temps libre, nous aimions remonter le Cours Lafayette célèbre depuis Bécaud et son fameux "Les marchés de Provence". Nous, ce n'était pas le marché qui nous intéressait, non, vraiment pas! Ce que nous allions chercher, parce que c'est un régal et que nous étions gourmands, c'était un chichi ! Alors le chichi, c'est un beignet léger même si un peu gras, délicieusement parfumé à la fleur d'oranger. Mais pour tout vous dire, la recette est un secret et les meilleurs à Toulon, c'était vers le milieu du Cours qu'on les trouvait !

Ce jour-là, avec une petite bande de copains nous avions décidé d'aller nous régaler.  Il y avait un homme qui attendait devant nous. La marchande, âgée (mais vingt ans après ,elle semblait avoir le même âge... alors...), ronde et joufflue, souriante, galégeait avec lui., étirait la pâte puis jetait le morceau dans l'huile bouillante. Nous attendions en chahutant. Soudain, mon amie me donne un coup de coude. "Tu as vu qui c'est?" Non, je n'avais pas vu. Je m'avance, me tord un peu le cou pour voir le visage de l'homme... mince, c'était lui! Gilbert Bécaud qui venait chercher un chichi ! Qu'est-ce qui m'a pris à ce moment, allez savoir, je me mets à chanter les Marchés de Provence. Il se retourne, nous sourit et engage la conversation. Pendant ce temps la vendeuse demande:

"Et pour vous, ce sera?"

On lui en commande cinq de chichis, elle étire la pâte, la jette dans la bassine, l'odeur se répand, délicieuse, à se damner. Bécaud parle toujours avec nous, plaisante avec les garçons de la bande parce que Françoise et moi, on est plutôt mignonnes, et ben té, vous savez quoi? Les chichis, il les a payés, tous, les cinq ! Et nous, on s'est régalé et on était si contents qu'en cours, on n'y est pas allé !

 

Alors, vérité? Mensonge? Mais qu'est-ce que mentir? Parfois, juste rendre la réalité un peu plus jolie... on dit alors que c'est du rêve.

 

La réponse, demain... Bonne nuit à tous... dormez-bien et faites de beaux rêves !

 





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commentaires

H
<br /> Bonjour Memette,<br /> avec beaucoup de retard (une panne d'ordi) je viens te lire avec grand bonheur. j'ai vu que la première est la vraie, mais elles auraient pu l'être toutes trois !<br /> Merci de cette belle participation au défi 44 qui restera un grand cru<br /> Gros bisous (en te remerciant de tes visites)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Hauteclaire,<br /> <br /> <br /> Ah! Ces machines, elles n'en font qu'à leur tête! Et on se sent bien bête quand on ne les a plus! Merci de ta visite. En effet, seule la première était vraie. C'est un souvenir qui m'émeut<br /> toujours un peu. Bonne soirée et au plaisir de te lire. Bisous.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> La vraie est la première mais les trois sont tellement bien racontées qu'on les lit avec plaisir !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Gagné ! Mais la seconde est presque vraie, à une phrase près...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Et bien il fait bon vivre dans le midi, trois rencontres, combien de vraies ? je voudrai que ce soit la 1ère car Ivry Gitlis est un vrai magicien du violon !<br /> Vivement la réponse !<br /> Bonne soirée<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Et oui, la vraie est la rencontre avec Ivry Gitlis. La réponse est parue ce soir, tu l'as peut-être déjà vue... Bonne fin de soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
Q
<br /> Je suis une grande naîve ou alors tu sais trop bien conter! Moi je crois à toutes et surtout à la première qui m'enchante encore plus... Pour la petite histoire, il a fallu que je sorte de la<br /> piscine de Besançon, que j'aille jusqu'à mes parents réjouis pour apprendre que j'avais chahuté pendant plus d'une demi-heure avec monsieur cent-mille volts! Et oui malgré son haut voltage il<br /> barbotait avec plaisir!...à bientôt...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir, peut-être barbotait-il pour éliminer les chichis toulonnais ? Je suis toute émue de ton compliment: bien conter. A bientôt, bonne fin de soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Bonsoir ma plume vient se poser sur ton joli blog en remerciement de ton passage sur le mien bonne soirée à bientôt<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci pour ta gentille visite. A bientôt, bonne soirée aussi!<br /> <br /> <br /> <br />

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