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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 17:10

Actu1222Norm 1 contes

Je vous ai laissés hier, au moment où le spectacle va commencer.

La scène s'éclaire. Habituels discours d'introduction et de remerciements (brefs, pas trop barbants les discours, ça mérite d'être souligné).

Puis, Jihad Darwiche nous précise qu'il n'y aura pas d'entracte et que le spectacle dure deux heures. Il ajoute: ne partez pas tout de suite après le spectacle, les conteurs seront parmi vous pour échanger avec ceux qui le souhaitent !


Montent en scène des musiciens. Sinistres, les musiciens. Peppo, à l'accordéon attaque un air tzigane triste, mais triste ! Alors Sergio Diotti arrive à son tour et il se met à parler avec son délicieux accent italien. Cela ne ressemble pas à un conte mais à une discussion au coin de la rue. Je me sens un peu déboussolée. J'assiste à un one man show. Amusant, c'est certain, mais je ne comprends pas bien... et puis soudain, il nous explique le problème des musiciens et là, je reconnais un conte entendu en Ecosse l'année dernière.

 

Les violonistes de Tomnahurich - un conte écossais

 

L'histoire de Sergio se termine de façon différente. L'homme qui les a embauchés comme musiciens d'une nuit était le diable. Ils n'ont sauvé leur âme, nous dit-il, qu'en échange de la parole. Et, c'est pas rien, la parole ! Ils ne disent plus un mot. Plus un seul !

Je retrouve mes marques. Il est bien question de contes.

A partir de là, tout va s'enchaîner très vite. Les conteurs à tour de rôle, parfois ensemble, arrivent de derrière la scène ou du milieu des spectateurs, parlent, chantent, content, dansent dans une diversité extraordinaire.

Je n'avais pas cette notion de modernité du conte. Pour moi, un conteur, c'était un homme ou une femme, seul au milieu d'un public. Il parle et on l'oublie. Seule l'histoire importe. J'ai découvert que le conteur, c'est aussi autre chose.

 

Parmi ceux qui m'ont le plus perturbée mais séduite aussi, Anne Deval accompagnée de Cyril Fayard (batterie, ordinateur, synthé...) et Fred Blancot (guitare, violoncelle, clarinette, sampling, effets). En apparence, un groupe de rock, limite punk. Parfois des accents de Nina Haggen. Mais bien autre chose en plus et un grand talent. Elle chante son histoire. Celle de la femme qui se révolte et refuse l'époux choisi par son père. Elle fuit loin, jusqu'aux Amériques où elle va se frotter à des héros connus de Clyde Barrow à Rackham le Rouge, espérant trouver à leurs côtés: amour, respect, liberté et égalité. En vain. C'est uniquement grimée en homme que le pirate l'accepte à bord de son navire. Et ce sera la lâcheté des hommes qui amènera défaite et pendaison. Un long cri, que dis-je, un hurlement à la gloire de la liberté de la femme. C'est beau. La musique, le rythme, l'intensité varient à l'infini et se mélangent à la poésie des mots et des légendes.

 

Univers complètement différent avec Victor Cova Correa pour lequel j'ai eu un coup de coeur XXL. On voit la belle âme derrière son sourire charmant. C'est d'ailleurs avec lui que j'ai échangé quelques mots après le spectacle et il m'a donné les coordonnées d'une conteuse marseillaise...

Il débute avec cette traduction d'une chanson bien connue,

 

link

Vendredi soir, Victor Cova Correa s'accompagnait d'une guitare à 4 cordes, instrument fondamental de la musique vénézuélienne, le cuatro.


Voici ensuite l'histoire de Picaflor Quitapesares (Colibri Soulage-peines) C'est une légende de son pays d'origine, le Vénézuela, l'histoire d'un cavalier troubadour solitaire.  Il prétend battre en duel chanté quiconque relèvera le défi... Un jour, le diable le relève... Depuis ce jour, les colibris racontent de fleur en fleur cette histoire mais seuls ceux qui savent les écouter peuvent l'entendre.

 

 Puis Victor Cova Correa est rejoint par Armelle et Peppo (j'adore !) et c'est la joie de vivre tzigane qui me submerge. Cette joie un peu désespérée qui est mienne. Mon coeur a-t-il en mémoire un lointain nomadisme ?

Elle, aussi blonde qu'il est brun. Lumineuse. Le regard clair. Lui, le chapeau sur l'oeil, l'accordéon, un sourire ravageur sous sa moustache et des doigts magiques. Quoi ? Vous trouvez que j'exagère, que j'en fais trop ? Normal ! Vous n'étiez pas là !

Elle nous raconte l'histoire de la mouche et de la goutte de miel ou comment la bêtise et l'incompréhension sont source des guerres. Je n'ai pas de vidéo pour vous faire découvrir ce conte. Mais je pense que je ferai un jour un billet pour vous le raconter. Armelle l'aménage à sa sauce, ponctue les phrases de mots en langue Romanès, nous engage à participer, ébauche quelques pas de danse, et revient à l'essentiel:  les hommes, ça doit parler pour se comprendre... et non, les tziganes ne jettent pas de mauvais sorts et ils  ne font pas non plus de mal aux Tchavès (enfants) ils les protègent car ils sont la vie.

Et hop pa !

Je me réduis à deux oreilles et mon coeur est ouvert "grand comme ça". Je suis suspendue à ses lèvres. Je suis suspendue à ses doigts. Nous voilà autour du feu, halte sur le chemin, à l'abri des roulottes...

Mais voilà que déjà l'histoire est terminée. J'aurais pu les écouter jusqu'au bout de la nuit et croyez-moi, je vais guetter tous leurs passages par chez moi !

 

link

 

Petit extrait trouvé youtube du spectacle pour enfants pendant le festival mais ce n'est pas celui que j'ai vu.

 

Je pensais tout vous raconter aujourd'hui et puis le temps passe... le temps passe... Il me faudra vraisemblablement encore un ou deux articles pour arriver au bout de cette belle soirée tant elle était riche de conteurs et d'histoires !

 

Ce sera tout pour aujourd'hui. je vous souhaite une belle soirée !

Et Hop pa ! hop pa !

 

 

 

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commentaires

M
<br /> Merci Mireille pour le récit de cette soirée que, je pense, tu n'es pas prête d'oublier ! merci aussi pour les deux vidéos.<br /> J'aime la chanson qui accompagne ton billet !<br /> Bon début de semaine ! Bisous<br /> Monelle<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Nos commentaires viennent de se croiser: je lisais ta participation au défi "sans e". En effet, cette soirée m'a redonné la motivation pour conter et des idées. Bises !<br /> <br /> <br /> <br />

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