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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 12:04

ecosse 079

 

fabrication de tartans traditionnels

 

 

ecosse 081 

 

 

 

 

Les bobines de fils de laine pour le tissage des tartans

 

 

 

 

 

 

 

 

 Il y a très, très longtemps, dans le château de Dandell, vivait le seigneur Mac Donald.

Mac Donald aimait son confort et adorait être bien habillé. Il aimait, par-dessus tout, les costumes en tartan, veste et pantalon assortis. Et voilà qu'un jour, il éprouva le besoin d'avoir un nouveau pantalon. Alors, il fit venir le tailleur local. 

Quand celui-ci arriva au château, le grand Mac Donald expliqua ce qu'il voulait. Mais il ajouta: "Tu auras une prime si tu couds ce vêtement en une seule nuit, dans l'église." Il avait entendu dire que l'église était hantée par un monstre effrayant et il voulait voir comment le tailleur s'en sortirait lorsqu'il y serait confronté. Mac Donald s'ennuyait et il pensait que cela le distrairait un peu.

Le tailleur avait lui aussi entendu parler de cette histoire de monstre. Mais c'était un gars futé et il pensait qu'il arriverait bien à se débrouiller. Et puis, il aimait les défis, surtout s'ils devaient lui rapporter de l'argent.

Aussi, le soir même, il marcha jusqu'au vallon, traversa le cimetière et franchit la porte de l'église plongée dans l'obscurité. Il trouva une pierre tombale sur laquelle s'asseoir, alluma une chandelle et commença à travailler. Bien vite, le pantalon prit forme.

Au bout d'un moment, le tailleur sentit le sol de l'église vibrer sous lui. Une faille se creusa et une énorme tête macabre apparut.

 

- Vois-tu cette grosse tête qui m'appartient ? gronda une voix.

- Je la vois, mais je dois coudre ce pantalon, répliqua le tailleur en montrant son ouvrage.

 

La tête s'immobilisa le temps que le tailleur parle mais elle recommença à s'élever sitôt qu'il eut fini, révélant un cou épais, musculeux.

 

- Vois-tu ce large cou qui m'appartient ? demanda le monstre.

- Je le vois, mais je dois coudre ceci, répliqua le tailleur.

 

Alors les épaules de la créature sortirent de la faille dans le sol, bientôt suivies par un tronc.

 

- Vois-tu cette poitrine épaisse qui m'appartient ?

- Je la vois, mais je dois coudre ceci, répéta le tailleur.

 

Maintenant, la bête s'élevait de plus en plus rapidement hors de son trou et le tailleur pouvait voir ses bras.

La voix résonna amplifiée par l'écho du bâtiment en pierres.

 

- Vois-tu ces longs bras qui m'appartiennent ?

- Je les vois, mais je dois coudre ceci, dit une nouvelle fois le tailleur.

 

Il grinçait des dents et trembait de peur mais il continuait à coudre comme si rien n'était car il voulait finir avant l'aurore et réclamer la prime promise par le grand Mac Donald.

Son aiguille volait maintenant tant il accélérait. Le monstre poussa un énorme rugissement tout en sortant sa première jambe.

 

- Vois-tu cette puissante jambe qui m'appartient, dit-il d'une voix de plus en plus forte.

- Je la vois, mais je dois coudre ceci, répliqua le tailleur en allongeant les derniers points.

 

Il voulait absolument terminer son ouvrage avant que le monstre ne puisse grimper hors du trou.

Au moment où la créature sortait l'autre jambe, le tailleur souffla sa chandelle, ramassa ses affaires, fourra le pantalon sous son bras. Il arriva à la porte juste quand le monstre émergeait et il entendit l'écho des pas sur le sol en pierre. Alors il courut à l'air libre.

Maintenant, il pouvait voir la vallée s'étendre devant lui. Il s'élança et courut pour avoir la vie sauve. Il courut, courut, plus vite qu'il ne l'avait jamais fait car c'était un homme agile.

Le monstre lui hurla d'arrêter mais il accéléra. Ses pieds ne touchaient plus le sol tant il courait vite. Bientôt, le château de Mac Donald se dressa devant lui. Il accéléra encore et réussit à atteindre les grilles. Elles s'ouvrirent rapidement, il se précipita à l'intérieur et elles se refermèrent derrière lui, juste à temps... Car au moment même où les lourdes portes de bois se fermaient, le monstre arrivait. Il s'arrêta net devant les portes closes puis de rage, tapa de toutes ses forces contre la muraille tant il était furieux d'avoir manqué sa proie de si peu.

 

Depuis ce jour, l'empreinte de la main du monstre dans le mur du château à Sandwell est toujours visible. Vous pouvez aller le vérifier. Mais on dit qu'il hante toujours les souterrains de l'église et personne n'a plus osé y passer la nuit.

 

Mac Donald, ravi,  enfila son pantalon sans jamais s'apercevoir que quelques points étaient plus longs et moins bien réalisés que les autres.Et comme il s'était bien amusé, il paya le tailleur, ajoutant même pour avoir osé braver la créature de l'église, un petit quelque chose en plus. Mais l'histoire ne dit pas quoi car nul ne le sait.

 

ecosse 203

 

 

Culture, contes et légendes d'Ecosse

 

 

 

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