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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 18:12

                   Beaucoup à dire sur les sirènes ! Voici quelques éléments.

 

Dans la mythologie des Pays Scandinaves, la sirène était un être mi femme mi poisson, un monstre redoutable, la Margygr .

Les sirènes des contes écossais sont  de la même essence que celle des pays nordiques: cruelles, dangereuses et sans pitié pour les hommes.

 

Par contre, dans la mythologie de la Grèce Antique, les sirènes étaient des êtres mi femme mi oiseau.

On trouve plusieurs versions pour expliquer qui elles sont.

Dans l'une, elles seraient les filles du fleuve Acheloos et de la nymphe Calliope; mais on dit aussi que leur mère serait Terspischore, la Muse de la danse.

Dans cette version, elles défiérent les Muses lors d'un concours de chant et elles furent vaincues. 

 

Il y a d'autres explications à leur apparence physique qui serait donc une punition. Je vous laisse les découvrir vous-mêmes, si cela vous intéresse, et je vous invite à les partager dans vos commentaires.

 

Les sirènes n'étaient pas de pauvres victimes mais des êtres redoutables qui par leurs chants attiraient les navigateurs et les entraînaient vers une mort certaine, au fond des océans où elles les dévoraient. On leur prêtait des traits que les hommes attribuent traditionnellement aux femmes: charme, beauté, mais aussi vanité, orgueil, cruauté, exigence possessive...

Elles étaient des séductrices, de terribles tentatrices au caractère démoniaque et sanguinaire. Elles s'accompagnaient d'instruments comme la lyre ou la flûte avec un talent exceptionnel. On pensait qu'elles détenaient un savoir surhumain et qu'elles étaient capables de prophéties. Et c'est en délivrant ces inestimables connaissances dans leurs chants qu'elles aliénaient les hommes.

 

Ce n'est qu'au Moyen Âge que l'image de la sirène mi femme mi oiseau a disparu peu à peu . A partir de cette époque, des sirènes sont représentées sur les bas-reliefs des églises, les lettrines des manuscrits, les vitraux, les tombeaux... dans de nombreux lieux chrétiens.  Comme dans l'Egypte Antique, elles personnifient l'âme des morts.

Mais, avec l'avènement du Christianisme, elles deviennent aussi symbole de la luxure.

D'ailleurs, la plupart de temps, elles sont représentées sous la forme d'une jolie jeune fille affublée d'un queue de poisson double qu'elle tient écartée pour mieux dénoncer sa lubricité et la tentation qu'elle exerce auprès des hommes.

Dans les légendes médiévales, on prétend que les sirènes désirent obtenir une âme. Cela ne peut être possible que si elles promettent de vivre sur terre et d'abandonner tout espoir de retour à la mer.

Grand coup de communication d'un Christianisme tout puissant désireux de s'imposer définitivement en détruisant les mythes païens.

 

C'est cette image d'une sirène douce et repentante, soucieuse de devenir une bonne chrétienne que le romantisme du XIX° siècle, fera connaître au grand public."La petite sirène" d'Andersen est une douce créature en mal d'amour qui souffre par la faute des hommes. Walt Disney reprend cette image au XX° siècle.

 

On retrouve des sirènes ou personnages avoisinants dans toutes les cultures. J'ai déjà cité les Pays Scandinaves, la Grèce, l'Egypte Ancienne auxquels il faut ajouter la Rome Antique, l'Inde, l'Afrique... Ces créatures vivent dans les mers mais aussi dans les fleuves et les rivières.

 

 

 

 

 

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commentaires

A
<br /> Bonjour,<br /> je passe sur votre site et je trouve vos informations très intéressantes et précises.<br /> Je suis en école de Communication et dans le cadre d'un de mes cours, je dois, avec une collègue, faire un exposé sur le mythe des sirènes.<br /> Sauriez-vous me dire quelles ont été vos sources d'informations pour écrire cet article ?<br /> Je vous remercie par avance.<br /> Cordialement,<br /> Anaïs..<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Quand j'écris victime de la société, je ne me limite pas à la vision misogyne de la chrétienté. L'individu "femme" est contraint par son rôle de mère dans la plupart des cultures, qu'elles soient<br /> matriarcales ou patriarcales. Quand tu écris que la sirène nordique est la pour faire expier les hommes, tu l'enfermes dans un rôle de matrone sévère. Dans les sociétés matriarcales antiques, le<br /> statut de la femme était loin d'être idéal. Les droits qui lui étaient reconnue étaient liés à des devoirs très sévères.<br /> Et la sirène n'est qu'une extrapolation, une représentation de la femme, rêvée ou cauchemardée, donc ce que j'écris s'applique à elle aussi.<br /> Je ne suis pas sûr d'être clair.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Je ne suis pas sûre d'être claire non plus... j'aime penser que la sirène est forte de son don de prophétie, de son pouvoir sur les Hommes, avec un H pas en tant que sexe masculin. Mais peut-être<br /> est-elle faible en raison de la punition qui la condamne à vivre dans l'eau et à ne pouvoir aimer... Bref, il faudrait encore fouiller la question...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Peu à redire sur tes précisions, mais je maintien malgré tout le mot victime, car les contes et les mythes ne se contentent pas de dire une histoire, ils disent aussi ce que sont, ce qu'étaient les<br /> représentations des cultures qui les ont fait naître. Tu ne m'enlèvera pas de l'idée que la sirène est une image de la femme un peu effrayante. Qu'elle soit méchante, esclave, ou séductrice, à<br /> plumes ou à écailles, elle est la créature qui donne la vie, qui prend la vie. Elle est la femme, victime de la société.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Oh! oh! tu m'avais dit que nous aurions des discussions enflammées... nous y voilà ! Evidemment que les contes et mythes sont remplis de symboles! C'est le christianisme puis les autres religions<br /> monothéistes qui ont fait de la femme une victime de la société. Avant cet étouffoir, il y eut des sociétés dans lesquelles les femmes n'étaient pas victimes. Les sirènes étaient là bien avant<br /> l'idée de la culpabilité d'Eve dont, quoiqu'on en dise, nous payons toujours la faute. Je ne suis pas une experte en symboles mais je crois que la sirène de la mythologie nordique est là<br /> pour faire expier les hommes et par conséquent, elle ne peut être victime, contrairement à celle d'Andersen.<br /> <br /> <br /> L'idée d'une femme dominatrice semble peut-être difficile à accepter pour des occidentaux du XXI° siècle?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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