Me revoici après une longue absence, bien trop longue à mon goût...
Ecrire sur les thèmes proposés est un tel plaisir, partager avec vous tous puis venir butiner sur vos blogs des petites merveilles qui me réjouissent le coeur et l'esprit est un tel plaisir que ce silence auquel je me suis contrainte a été un véritable supplice !
Mais il faut ce qu'il faut et d'autres travaux me retenaient...
Voilà, l'année scolaire touche à sa fin. Il ne me reste plus que les bulletins à remplir. Samedi.
Alors, je m'octroie une récréation.
Voici quelques poésies, peut-être certaines vous sont-elles inconnues ? Je suis heureuse alors de vous les offrir.
Le temps des contes
S'il était encore une fois
Nous partirions à l'aventure,
Moi, je serais Robin des Bois,
Et toi, tu mettrais ton armure.
Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux dents
Parcourant les forêts immenses.
S'il était encore une fois
Vers le château des contes bleus
Je serais le beau-fils du roi
Et toi tu cracherais le feu.
Nous irions trouver Blanche-neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.
S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault,
Nous irions voir ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.
Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume ;
Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.
Georges Jean
Grand-père
Grand-père dit un conte,
Un conte du vieux temps,
Grand-père est amusant
Lorsqu’il nous conte un conte.
Il n’a plus que deux dents
Qu’il découvre en grognant
Pour imiter le loup méchant.
Et tout le monde rit à la ronde
Lorsque grand-père conte
Un conte du vieux temps.
Maurice Carême
La Belle au bois dormait
La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.
Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ;
Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,
Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.
L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger
Qui caresse la feuille au sommet des bocages
Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager
Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.
Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,
Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,
Ses coupes et son goûtà lui, -les fleurs des gens ! -
Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,
Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,
Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure
Où l'après-midi va mourir. Et la bonté
Du paysage au coeur disait : Meurs ou demeure !
Les blés encore verts, les seigles déjà blonds
Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.
Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons
Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...
Peau d'Ane rentre. On bat la retraite -écoutez ! -
Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,
Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,
Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !
Paul Verlaine
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